La cérémonie nationale de clôture des journées d’action 2024 s’est déroulée à Genève le samedi 15 juin, à Palexpo, avec la participation de la Conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider. Cette rencontre a permis de conclure en beauté un intense mois de revendications des droits des personnes en situation de handicap.
Du 15 mai au 15 juin en effet, un millier d’actions se sont déroulées dans tout le pays, dont une cinquantaine à Genève, à l’occasion des 10 ans de la ratification par la Suisse de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). Ceci, pour réclamer une société réellement inclusive.
Durant un mois, la campagne de sensibilisation genevoise «Comme tout le monde» et les journées nationales d’action «Avenir inclusif» ont été l’occasion de revendiquer le respect des droits des personnes en situation de handicap. Elles ont œuvré à transformer le regard du grand public, à mettre le doigt sur les difficultés rencontrées par une part importante d’habitantes et habitants dans le pays, qu’il s’agisse de transport, d’habitat, de formation ou d’emploi.
Vous pouvez revivre ici cette cérémonie, qui a accueilli quelque 350 personnes, issues du monde politique et associatif, avec les interventions et les images de samedi 15 juin 2024 à Palexpo.
Les actions de terrain à Genève et la cérémonie de clôture ont été réalisées avec le généreux soutien de la Loterie Romande, d’une fondation privée genevoise, ainsi que du canton et de la Ville de Genève.
Le journaliste Malick Reinhard, qui officiait comme maitre de cérémonie, a accueilli vers 14h les nombreuses personnes venues de toute la Suisse.
Madame la Conseillère fédérale,
Mesdames les Conseillères d’Etat et Messieurs les Conseillers d’Etat,
Mesdames et Messieurs les élus aux chambres fédérales,
Mesdames et Messieurs les membres du bureau du Grand Conseil,
Madame la Maire de la Ville de Genève,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités communales,
Madame la Présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l’action sociale,
Mesdames et Messieurs les Directrices et Directeurs d’offices fédéraux et cantonaux,
Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents, directrices et directeurs d’organisations faîtières nationales et cantonales,
Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs d’établissements,
Mesdames et Messieurs les représentantes et représentants d’associations de personnes en situation de handicap,
Mesdames et Messieurs,
Bienvenue ici, à Genève, pour cette cérémonie de clôture des premières Journées nationales d’action pour les droits des personnes handicapées, Avenir Inclusif. C’est un honneur et un plaisir pour moi de vous accueillir aujourd’hui, en cette après-midi qui marque la fin d’un mois d’actions, de célébration et de sensibilisation à travers toute la Suisse.
Nous célébrons également deux anniversaires importants cette année: le 10e anniversaire de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) en Suisse et le 20e anniversaire de la Loi fédérale sur l’égalité pour les handicapés (LHand). Ces jalons marquent des étapes cruciales dans le combat pour l’égalité et l’inclusion.
Pour rappel, la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées a été signée le 15 avril 2014 par le conseiller fédéral de l’époque, M. Didier Burkhalter, alors président de la Confédération, à New York. Le 26 novembre 2013, le Conseil des États avait adopté en vote final la ratification par la Suisse de la Convention avec 32 votes pour, 3 contre et 3 abstentions. En juin 2013, le Conseil national avait également accepté de ratifier la Convention, bien que des réserves aient été émises dans certains rangs. Ici et là, on craignait que la Suisse soit forcée de prendre de nouvelles obligations impératives et de déployer beaucoup de moyens, notamment financiers, pour être en accord avec le texte. Les partisans de la convention ont, quant à eux, rappelé qu’il ne s’agissait pas d’adopter une loi trop contraignante, mais de fixer des objectifs à atteindre.
Je me souviens encore de mon enfance, avant la LHand, bien avant la CDPH, lorsque le simple fait de sortir en ville pouvait représenter un défi de taille. Les infrastructures étaient souvent inadaptées, et la sensibilisation aux droits des personnes handicapées était presque inexistante. Aujourd’hui, grâce à des initiatives comme celles que nous célébrons ce mois-ci, nous avons parcouru un long chemin. Mais il reste encore beaucoup à faire.
En 2024, et avec quelques années en plus, il m’est toujours impossible de prendre le train de façon spontanée, et avec autonomie. Ce, malgré ce que demande la loi depuis le 1er janvier 2004. Nous avons eu 20 ans pour nous adapter, mais le chemin est encore long. Voilà qui est particulièrement embêtant, car les transports sont le moteur numéro un de l’inclusion dans notre société. Sans possibilité de se déplacer, impossible d’avoir un travail, impossible de socialiser, impossible d’exister dans la société… à égalité avec les autres, avec vous peut-être. Mais au moins aujourd’hui, j’ai le droit, nous avons le droit de le rappeler — que nos droits ne sont pas encore pleinement respectés, alors que nous honorons nos devoirs depuis toujours. Nous avons désormais le droit de le revendiquer, et de demander que notre égalité soit possible avant une prochaine éternité — 20 ans, au hasard, par exemple. S’il fallait en douter, cela prouve toute la légitimité de ces journées qui se sont déroulées derrière nous durant un mois dans toute la Suisse. Car une personne sur cinq est en situation de handicap dans notre pays. Et une personne sur deux vivra le handicap au moins une fois dans sa vie.
Nous avons la chance de commencer cette cérémonie avec un récital de piano jazz, interprété par Moncef Genoud. Merci à lui, merci à vous Moncef. Vous êtes un exemple vivant de ce talent et de ces compétences qui peuvent émerger malgré des éléments de la diversité humaine que nous préférons appeler « handicap ». Né à Tunis et aveugle de naissance, Moncef a été envoyé en Suisse à l’âge de 2 ans pour soigner ses yeux. Adopté par une famille suisse, il a commencé à jouer du piano à l’âge de 6 ans. Diplômé du Conservatoire de Genève en 1987, Moncef est devenu l’un des artistes de jazz suisses les plus renommés. Il a joué avec des légendes comme Michael Brecker, Dee Bridgewater, et Youssou N’Dour. Merci Moncef!
Après l’introduction, le public a ainsi eu le plaisir d’écouter un magnifique récital de piano de Moncef Genoud.
Une table ronde, animée par Malick Reinhard, a réuni sur la scène de Palexpo (de gauche à droite) Thierry Apothéloz, Conseiller d’Etat genevois chargé du Département de la cohésion sociale (DCS), Nathalie Barthoulot, Conseillère d’Etat jurassienne et Présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l’action sociale (CDAS), Gaby Szöllösy, secrétaire générale de la CDAS, et Christina Kitsos, Maire de la Ville de Genève.
La compagnie Dansehabile a ensuite offert au public une sublime chorégraphie.
Cet intermède a été suivi des témoignages de personnes en situation de handicap: Céline Witschard, fondatrice de Vision positive, Cédric Goedecke, pair-aidant professionnel, et Corinne Bonnet-Mérier, Présidente du Club en fauteuil roulant Genève.
Bonjour à toutes et à tous,
J’aimerais débuter cette prise de parole par une question à votre attention: Qui parmi vous a réalisé la carrière et les études qu’il ou elle souhaitait? Levez-la main s’il vous plait! (Oui c’est l’ancienne prof en moi qui parle.) Je ne vois pas tout le monde, mais sans prendre trop de risques, je pense que vous composez la majorité des personnes présentes.
Je fais partie de cette majorité. J’ai, comme celles et ceux qui ont levé la main, pu suivre un parcours scolaire, couronné de succès. J’ai ensuite pu mener la carrière professionnelle que je souhaitais, du journalisme à l’enseignement, jusqu’à devenir entrepreneuse il y a 5 ans en créant Vision Positive et co-fondatrice des associations Plein Accès Suisse et France au printemps 2022.
Ce qui me distingue de la plupart d’entre vous? Je suis malvoyante de naissance et, depuis bientôt 6 ans, me déplace avec une canne blanche. Oui, depuis que j’ai créé mon entreprise.
Aucun doute, si elle me croisait dans la rue, la majorité d’entre vous n’imaginerait pas que j’aie ce parcours à mon actif. Pourquoi? Parce que je suis: en «situation de handicap».
Le pire, c’est que vous auriez probablement raison de penser ça, car encore aujourd’hui la très grande majorité des personnes déficientes auditives ou visuelles, comme beaucoup d’autres personnes en situation de handicap ne sont pas en mesure de réaliser de hautes études et encore moins des formations continues une fois qu’elles sont dans le monde professionnel.
Non pas parce qu’elles n’en ont pas les capacités, mais parce que rien ou trop peu est encore fait à l’heure actuelle en Suisse et à Genève pour qu’elles puissent accéder à la scolarité, à la formation et à l’emploi comme tout le monde, notamment par le biais de supports de formations accessibles.
Aujourd’hui, je fais partie de la majorité en présence, mais d’une minorité de faits parmi les personnes actives en situation de handicap. Si j’ai pu réaliser le parcours qui est le mien, ni plus extraordinaire, ni plus courageux que celui de la majorité d’entre vous, ce n’est pas par hasard et encore moins par chance, mais par volonté et détermination.
Cette volonté et cette détermination, je les tiens en droite ligne de mes parents, mes parents qui se sont battus jusqu’à l’Inspection des écoles, aux prémices des années 1990 pour que j’intègre l’école ordinaire et pas l’école spécialisée.
A cette époque, l’école inclusive était une vue de l’esprit. Rien que l’idée de devoir faire des photocopies A3 pour que je puisse lire correctement certains supports de cours a donné des sueurs froides, voire de l’urticaire… Mais c’est vrai que l’instant photocopieuse génère parfois une certaine anxiété en salle des maîtres tant générer un recto-verso est déjà une gageure pour certains et certaines, alors les copies A3… Vous n’imaginez pas! On n’apprend pas ça à l’Université!
Aujourd’hui, à l’école obligatoire et post obligatoire, l’école inclusive a fait son chemin, même si on souligne la nécessité d’y investir plus de moyens. Au-delà des moyens, ce sont les connaissances et compétences du corps enseignant qui font défaut dans le cursus ordinaire de l’enfantine à la fin du secondaire et même au-delà. Aucune formation n’est donnée aux professionnel-les du secondaire I et II et encore moins aux professeur-es d’Université sur les thématiques en lien avec le handicap.
Au primaire, on se limite à outiller les maîtres et maîtresses sur les troubles des apprentissages. Une déficience auditive, visuelle, cognitive, physique ou intellectuelle n’est pas un trouble de l’apprentissage.
Mon entrée à l’école publique dans les années 1990 n’a pu se faire qu’à une condition: suivre une demi-journée en école spécialisée par semaine. Le spécialisé m’a apporté une compétence qui m’est toujours utile à l’heure actuelle: l’apprentissage de la dactylo à dix doigts à «l’aveugle». Compétence qui m’a été enviée par un certain nombre de collègues à l’âge adulte, jusqu’à dans l’enseignement d’ailleurs!
Si la dactylo s’enseigne parfaitement encore aujourd’hui, il en est tout autre du braille. Dans le spécialisé, en Suisse romande, aucun enseignant ou enseignante ne maîtrise la lecture en braille tactile. On le lit «visuellement».
A l’heure où je vous parle, il n’existe plus de formation d’interprète en langue des signes. On compte moins de 50 interprètes en Romandie et moins de 10 personnes enseignant le braille hors du cursus scolaire. Parmi ces dernières, la majorité a plus de 50 ans. Si rien n’est fait pour palier ces manques, pour former correctement les enseignants et enseignantes de l’école ordinaire et spécialisée, il n’y aura plus personne pour répondre aux besoins des élèves, étudiants et professionnels à besoins particuliers dans moins de 20 ans.
Mesdames et Messieurs, les élèves, étudiants et étudiantes en situation de handicap ont besoin de vous pour devenir à leur tour des adultes épanoui-es qui n’auront pas à rougir de leurs compétences, pas à omettre leur handicap sur leur CV pour arriver jusqu’à l’entretien d’embauche.
Pour qu’ils et elles puissent ielles aussi lever, comme vous, comme moi, la main bien haut. Parce qu’ils et elles auront pu suivre les études qui leur tenaient à cœur et occuper un poste à la hauteur de leurs compétences et de leurs ambitions, comme tout le monde.
Je vous remercie pour votre attention.
Mesdames et Messieurs, chers invités,
Merci de vous joindre à nous aujourd’hui pour ces festivités qui marquent une étape dans notre lutte pour l’inclusion des personnes en situation de handicap en Suisse.
Dans ma fonction de pair aidant ayant plusieurs handicaps invisibles, j’ai participé aux ateliers consultatifs, cantonaux et fédéraux, organisés pour la Convention sur les droits des personnes handicapées. J’ai porté la voix de ceux qui, comme moi, cachent leurs difficultés, ce qui conduit à une négligence constante de nos besoins.
Vivre avec un handicap, c’est jongler chaque jour avec des soins nécessaires, des périodes de repos indispensables, et l’acceptation d’être aidé, tout en faisant face à des stéréotypes qui nous dépeignent comme des fardeaux pour la société.
Pour nous, chaque matin débute par une série de défis. Des tâches apparemment simples, comme s’habiller, se déplacer ou planifier notre journée de travail, nécessitent une anticipation minutieuse et une énergie considérable. Imaginez une vie où chaque action quotidienne, requiert un plan détaillé — c’est notre réalité.
Dans une société qui catégorise souvent les gens soit en tant que « bons contributeurs » soit comme «mauvais bénéficiaires» des aides sociales, nous faisons face à des barrières physiques et psychologiques. Ces obstacles nous amènent à nous questionner sur notre valeur et la raison d’être de nos efforts quotidiens.
Je vous invite à apprécier la chance que vous avez d’être bien portants. Mais souvenez-vous que cette condition est éphémère. La maladie, un accident ou l’inévitable vieillissement, transformera un jour votre quotidien.
C’est pourquoi, l’inclusion que nous défendons aujourd’hui n’est pas seulement pour ceux qui sont actuellement en difficulté, mais pour tous, afin d’assurer un avenir accessible et sécurisé, y compris pour vous-même.
Notre système actuel de prestations, malgré ses bonnes intentions, échoue souvent à répondre adéquatement à nos besoins. Les aides non personnalisées, loin d’encourager notre autonomie, gaspillent des ressources précieuses et nous cantonnent dans un rôle de dépendance. Il devient donc essentiel de revoir notre système de financement, car chaque franc mal alloué est une opportunité manquée de faire une réelle différence dans la vie de quelqu’un.
L’inclusion véritable nécessite une rupture avec les protocoles standardisés. Elle exige des services adaptés à l’individu et non l’inverse. Nous devons repenser notre approche du soutien pour qu’il soit non seulement accessible mais aussi ajusté, permettant à chacun de bénéficier de l’accompagnement adéquat qui lui permettra de s’intégrer pleinement et d’exprimer tout son potentiel professionnel et social.
Je vous assure que tant que les personnes en situation de handicap seront considérées seulement comme bénéficiaires de services, plutôt que comme les maîtres de leurs propres services compensatoires, la CDPH continuera de signaler un déficit dans les moyens consacrés à l’inclusion et à l’autodétermination.
L’inclusion n’est pas seulement une question de bien-être social ou de compensation du handicap; elle est aussi la base de notre démocratie qui repose sur la représentativité et la participation de tous. Elle est le ciment qui lie notre société et garantit que chaque citoyen puisse s’épanouir et exprimer son plein potentiel.
Je partage ici avec vous, La phrase qui m’a guidé lors de ma participation aux ateliers consultatifs :
«L’inclusion deviendra la norme quand chacun, notamment l’élite bien portante, collaborera régulièrement avec des personnes ayant des besoins spécifiques.»
A la lumière de cette maxime, je mesure les avancées significatives déjà réalisées dans de nombreux domaine et qui sont autant de passage obligé vers l’inclusion. Mais je prends aussi conscience que ces festivités marquent le premier tour de piste, d’un marathon.
Merci de m’avoir écouté et comme souligné dans mon allocution, j’espère que mes pairs et moi, pourrons collaborer à la création d’un avenir où l’inclusion n’est ni une exception, ni un droit, mais simplement une évidence.
Bonjour Mesdames et Messieurs,
Au cours de ces dernières années, plusieurs terminologies ont été utilisées pour parler du handicap : des dénominations extrêmement négatives comme par exemple invalides ou infirmes ou des termes issus de traduction comme personne vivant avec des incapacités, tiré de l’anglais (persons with disabilities), tous mettant l’accent sur une déficience, quelle qu’elle soit. Nous parlons maintenant de personnes en situation de handicap, moins péjoratif puisque cette formulation parle de la situation dans laquelle se trouve quelqu’un et n’est plus un terme qui la caractérise globalement.
Le handicap ne définit pas une personne, de même que l’origine ou la couleur de peau. Nous sommes toutes et tous des individus à part entière et nos différences ne doivent pas nous catégoriser. En effet, chaque personne est différente de son voisin : l’une peut être petite et l’autre grande, l’une peut être blonde aux yeux bleus et l’autre brune aux yeux châtains, cela n’en fait pas des êtres meilleurs ou moins bons.
La notion même de handicap, dans l’esprit collectif, induit une impression de difficulté. Et malheureusement, nous constatons que cette notion est souvent perçue très négativement. Je reste persuadée que le handicap fait peur tout d’abord par méconnaissance. Les personnes qui n’y ont pas été confrontées durant leur vie, qu’elle soit privée ou professionnelle, ne savent pas forcément comment se comporter et préfèrent donc éviter une rencontre. Il n’est pas question ici de les blâmer, bien au contraire, mais de leur dire : n’ayez pas peur, venez, discutons, nous avons certainement des tas de choses en commun.
Ce mois d’action a été pour la population l’occasion de multiples rencontres, sur des thèmes très différents et dans des lieux inhabituels. Nous avons suscité le débat, j’espère que des questions auront trouvé des réponses et que les idées préconçues auront disparu. Comme je dis souvent, l’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne. J’espère surtout que le handicap ne sera plus vu comme quelque chose dont on détourne le regard, mais comme une occasion d’élargir sa perception, que cela soit à la différence ou même simplement à l’autre.
Je me souviens de cette maman qui tirait sa petite fille loin de moi alors qu’elle s’approchait avec de grands yeux étonnés de mon fauteuil roulant. J’entends encore la maman lui dire: «ne dérange pas la dame, viens, on est pressées». Mon premier réflexe a été de sourire à la petite demoiselle et de saluer la maman, en enchaînant sur un «votre fille ne me dérange pas du tout, vous pouvez la laisser approcher». Les enfants allant droit au but et ne s’embarrassant pas de termes alambiqués, évidemment que la première question a été «pourquoi la dame est dans une poussette?». Et c’est là que j’ai pris la mesure de la gêne de la maman. Elle a rougi en me regardant, s’est excusée et a bredouillé un «la dame ne peut pas marcher comme toi». Il n’a fallu que quelques explications simples pour que la petite fille soit satisfaite et pendant qu’elle était attirée par nos feuillets plein de couleurs, j’ai profité d’expliquer à sa maman pour quelle raison nous étions là: nous sommes toutes et tous pareils, même si nous sommes différents et nos droits sont exactement les mêmes pour chacun d’entre nous. S’en est suivi une conversation extrêmement enrichissante, cette dame n’imaginant même pas que notre loi fédérale s’appelait la loi fédérale sur l’élimination des inégalités frappant les personnes handicapées.
Elle a pris conscience que nous devions nous battre pour des droits aussi fondamentaux que choisir son logement ou pouvoir se déplacer librement, pour ne citer que ceux-ci. En partant, elle m’a remercié de lui avoir donné l’occasion de parler du handicap avec sa fille, non plus comme quelque chose dont il faut avoir peur, mais comme quelque chose d’enrichissant car, comme elle l’a souligné, cela lui avait fait du bien de s’ouvrir à une autre perception de la vie.
Il est à souligner dans ce cadre que, pour une fois, nos interlocuteurs se sont adressés à nous et non plus seulement aux personnes qui nous accompagnaient. En effet, dans 9 cas sur 10, celles et ceux qui s’adressent à un groupe de personnes le font à une personne debout, même si elle est seule au milieu de 20 personnes en fauteuil roulant. Sans oublier un tutoiement quasiment d’office si elles s’adressent à nous! Nous sommes des individus à part entière, doués de capacités et surtout, méritant le respect qui est dû à chaque personne. Alors de grâce, parlez-nous à nous, vous verrez combien nous sommes pourvus de qualités, l’humour n’y faisant pas exception, bien au contraire.
Si je ne devais souhaiter qu’une chose aujourd’hui, c’est que la société dans son ensemble se base sur les qualités et les compétences de chacun et non plus sur ses différences.
La Fédération genevoise des personnes handicapées et de leurs proches, notre faitière, a pris comme slogan pour ses 20 ans, sur la suggestion de l’une de mes amies, «être différent, c’est normal»! Que cette devise anime notre société chaque jour.
Et je terminerai par la dernière phrase du préambule de notre Constitution suisse, qui éclaire chaque jour mon esprit: «la force de la communauté se mesure au bien-être du plus vulnérable de ses membres».
Je vous remercie.
Après les témoignages, est venu le temps des discours politiques.
Mesdames et Messieurs,
J’ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue et de vous saluer au nom des autorités de la Ville de Genève.
C’est un honneur pour notre Ville d’accueillir la cérémonie de clôture de ce mois dédié aux droits des personnes handicapées.
Si nous célébrons aujourd’hui des progrès accomplis, nous ne devons pas oublier qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour parvenir à une société véritablement inclusive, une société dans laquelle les personnes confrontées à des handicaps pourront participer pleinement, en tout autonomie, à la vie publique, économique et sociale.
Nous le savons toutes et tous, il ne suffit pas de proclamer une loi ou de signer une Convention pour que les droits fondamentaux deviennent une réalité concrète.
La mise en œuvre des droits fondamentaux est une lutte de chaque instant, qui repose non seulement sur la responsabilité des institutions, des entreprises, des associations, mais aussi sur celle de chacune et chacun d’entre nous. C’est collectivement que nous pouvons renforcer notre capacité d’agir.
Dans la vie quotidienne, les discriminations sont encore trop nombreuses envers les personnes handicapées. Leurs besoins spécifiques sont souvent ignorés.
Je pense au monde du travail, au logement, à la formation, et également à l’accès à certaines prestations.
Ces discriminations créent une exclusion de fait. Elles renforcent chez les personnes concernées le sentiment de vulnérabilité, et rendent leur participation difficile.
Il y a un paradoxe entre le principe de sauvegarde de la dignité humaine, qui se trouve au fondement de nos sociétés démocratiques, et les atteintes quotidiennes à la dignité que subissent les personnes vulnérables.
Comme le rappelle le Préambule de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées : «toute discrimination fondée sur le handicap est une négation de la dignité et de la valeur inhérentes à la personne humaine».
On mesure pourtant la valeur qu’une société accorde à la dignité humaine à la protection qu’elle garantit aux personnes les plus fragiles.
Selon la philosophe française Cynthia Fleury, «dignité, égalité et liberté sont les trois versants d’une même revendication pour l’individu d’accéder à la vie bonne: que vaut l’irréductible de la dignité – la valeur intrinsèque de l’individu – si les formes matérielles et donc existentielles de la dignité sont inexistantes, ou grandement érodées dans les vies actuelles? Que vaut la dignité du sujet sans l’avènement et la pérennisation des conditions dignes de la vie?»
Nos sociétés sont malheureusement encore trop formatées pour des êtres «parfaits», entre guillemets, qui doivent être parfaitement fonctionnels et performants. Cette norme ne correspond cependant pas à la réalité de la vie et de plus, elle génère des situations de dépendance pour celles et ceux d’entre nous qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité. Or, il n’y a pas de personnes dépendantes et des personnes indépendantes, mais plutôt une interdépendance entre toutes les composantes de la société.
Faire société, cela implique de considérer tous les besoins spécifiques comme légitimes, et de renforcer le sentiment d’appartenance des personnes qui les manifestent.
Un changement de regard sur les personnes en situation de handicap est donc nécessaire. Les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer pour faire évoluer les mentalités.
Les communes, notamment, peuvent mettre en œuvre des politiques de proximité pour favoriser l’inclusion et l’accessibilité.
Pour y parvenir, la participation des personnes concernées est essentielle.
La Ville de Genève s’est ainsi dotée d’une Charte pour une ville universellement accessible, qui fixe les principes et les orientations de l’action municipale.
De plus, elle a lancé en 2020 une politique et un programme d’accessibilité.
Plusieurs projets ont dès lors vu le jour dans les domaines de l’information, de l’accès aux bâtiments et des espaces publics, de la lutte contre les discriminations et de la participation sociale.
La Ville tient maintenant compte des publics manifestant des besoins particuliers, tels que les personnes confrontées à des handicaps, et ce en les intégrant dès le départ dans la construction d’une prestation ou d’un service, plutôt qu’en procédant à des adaptations souvent bien plus compliquées et coûteuses après-coup.
Dans l’année qui vient, nous allons prendre des mesures dans les domaines de l’employabilité, sensibiliser les commerces sur la question de l’accessibilité, échanger de bonnes pratiques avec d’autres communes du canton et réaliser une place de jeux inclusive.
L’étroit partenariat qui existe entre la Ville et les principales associations d’usager-ère-s qui nous accompagnent depuis le début de cette politique et qui sont devenues des actrices et acteurs incontournables de l’action municipale a suscité une émulation capable de faire «bouger les lignes».
La politique inclusive de la Ville consiste aussi à renforcer le tissu associatif, et notamment les associations actives dans le domaine du handicap, qui sont des viviers d’expertise.
Durant le mois d’action qui vient de s’écouler, une cinquantaine d’événements ont été organisés par les associations sur le sol genevois, qui ont permis de relever les problèmes posés par l’environnement lorsqu’il ne prend pas en compte la diversité.
En ambitionnant de devenir une ville universellement accessible, la Ville de Genève reconnaît que toute personne peut être confrontée, au cours de sa vie, à des limitations fonctionnelles, génératrices d’obstacles à son autonomie.
Dès lors, un environnement adapté constitue un gage d’inclusion pour toutes et tous, contribuant à la cohésion sociale de notre collectivité.
La Ville de Genève s’engage pour que toute habitante et tout habitant, quelles que soient ses particularités, ses limites et ses potentiels, se sente «comme tout le monde», avec le droit d’appartenir à son quartier, de participer à la vie de la Cité, de proposer son concours et ses idées.
Mesdames et Messieurs,
La CDPH reconnaît l’accessibilité comme condition de la jouissance des droits de l’homme.
Il en va de même du respect de la différence et de l’acceptation des personnes handicapées comme faisant partie de la diversité humaine.
La diversité est une chance pour l’humanité.
Elle est la promesse d’un enrichissement mutuel, d’un élargissement de nos horizons collectifs et individuels, et d’une société dans laquelle l’éthique et la dignité ne sont pas des mots vides de sens.
Merci de votre attention.
Nous approchons de la fin de cette cérémonie de clôture. Et nous approchons de la clôture de ce mois d’actions de sensibilisation.
J’ai eu la chance d’assister à plusieurs de ces actions de terrain. Il y était question du droit à l’éducation, du droit au travail, du droit à un niveau de vie adéquat. Des concepts abstraits pour beaucoup de monde. Mais je me souviens d’avoir entendu, à l’occasion d’un de ces événements, une préoccupation qui rendait tout cela très concret. C’est un petit garçon qui demandait à sa mère: « Maman, si j’étais handicapé, je pourrais quand même habiter avec toi? »
Comment dire mieux? On est au cœur de l’article 19 CDPH. Avec un handicap, puis-je encore vivre avec ceux que j’aime? Puis-je vivre dans un logement autonome? Puis-je rester proche de mes proches?
Nous devons tous, ici, reconnaître que ce droit pourtant fondamental n’est pas garanti dans notre pays. Dans certaines situations, le séjour en institution peut être un choix, libre et éclairé. Mais pour qu’il soit un choix, il faut qu’il y ait des alternatives. Aujourd’hui, ces alternatives sont insuffisantes.
Hier, réunie à Andermatt, la CDAS a abordé la question des prestations ambulatoires, de l’accompagnement à domicile. Certains cantons développent des offres, d’autres en sont encore loin. Nos législations, fédérale et cantonales, contiennent encore trop d’obstacles. Ces obstacles doivent sauter. Nous devons nous donner les moyens d’offrir cette liberté, cette dignité, à chacune et à chacun d’entre nous. La volonté est là. Elle était hier à Andermatt. Elle est présente aujourd’hui dans cette salle, de l’échelon communal à l’échelon fédéral. Je veux croire qu’elle produira bientôt des résultats.
Nous aurons l’immense plaisir, dans quelques minutes, d’écouter Madame la Conseillère fédérale, dont le discours sera le point d’orgue de ce mois d’actions. En ce qui me concerne, je souhaite surtout adresser, au nom du Conseil d’Etat genevois, des remerciements.
Merci tout d’abord à vous toutes et à vous toutes, qui avez fait le déplacement de Genève pour célébrer avec nous ces journées nationales. Je salue en particulier les délégations des autres cantons, dont certaines se sont déplacées en force. Bienvenue à vous, chers amis des cantons de Berne, de Zurich, de Neuchâtel, de Schaffhouse, de Glaris, du Valais, du Jura, de Fribourg, de Zoug, de Lucerne. Un message tout particulier à celles et ceux qui nous ont rejoint de l’extrême orient de notre pays, Saint-Gall, Appenzell et les Grisons, et à nos amis tessinois. Merci à mes collègues conseillères d’Etat des cantons de Soleure, du Jura et de Neuchâtel.
Merci aussi à l’équipe de la CDAS, venue en force, à nos élus fédéraux genevois, à l’Université de Bâle. Merci aussi aux membres du Grand Conseil et du Conseil Municipal de la Ville de Genève. Les trois échelons politiques de notre pays ont œuvré main dans la main pour ces journées d’action: Confédération, cantons et communes, en particulier la Ville de Genève. C’est ainsi que nous ferons avancer notre pays.
Votre présence aujourd’hui nous encourage. Depuis une année, dans tout le pays, des milliers de personnes se sont investies pour la réussite de ces journées nationales d’action. Le Bureau fédéral pour l’égalité des personnes handicapées, dont je salue aussi la présence ici, a supervisé ces événements avec élégance et une grande disponibilité. Madame Giulia Broggini, nous savons toutes et tous ici que ces journées n’auraient pas été possibles sans vous.
Elles n’auraient pas été possibles sans vous toutes et tous, Mesdames et Messieurs. L’investissement fut important et j’ai croisé quelques visages fatigués tout à l’heure. Mais si vous êtes aussi nombreux aujourd’hui, c’est que l’énergie reste positive. C’est de cette énergie dont nous avons besoin pour faire avancer notre pays.
Aujourd’hui, nous célébrons. Bien sûr, dans le monde du handicap comme dans celui des inégalités de genre, de l’intégration des étrangers, des inégalités liées à l’âge, nous avons encore beaucoup d’avancées à faire. Nous le savons tous: 20 ans après l’adoption de la LHand, l’objectif d’accessibilité universelle est loin d’être atteint. Et que dire de l’inclusion dans le marché du travail, ou du libre choix du lieu de vie?
Oui, c’est encore un long travail qui nous attend. Mais ce travail mérite les efforts que nous y consacrons. Car en soutenant les droits des personnes en situation de handicap, c’est l’ensemble de notre société que nous soutenons. Parce qu’une société inclusive est une société plus belle. Parce qu’une société inclusive est plus forte. Parce qu’une société inclusive est meilleure. Parce qu’une société inclusive est plus heureuse.
Comme les ouvriers du Moyen-Age qui bâtissaient des cathédrales, nous bâtissons à notre tour un édifice qui doit nous élever. Comme dans une cathédrale où chaque pierre contribue à la beauté et à la solidité de l’ensemble, notre société grandira à mesure qu’elle saura inclure chaque individu.
Oui, le chemin qui nous reste à faire est long. Mais c’est un beau chemin. La destination est la bonne, et nous y cheminons en bonne compagnie.
Merci à vous toutes et à vous tous pour votre engagement.
Monsieur le Conseiller d’État, Thierry Apothéloz,
Madame la Maire, Christina Kitsos,
Mesdames et Messieurs les Conseillers d’État des autres cantons,
Mesdames et Messieurs,
C’est un mois intense qui touche à sa fin. Un mois incroyable, aussi! Jugez plutôt: un millier de manifestations en 30 jours et dans 26 cantons, toutes menées avec un seul objectif: échanger, dialoguer, apprendre à se connaitre, en faisant se rencontrer des personnes vivant avec et sans handicap.
Ces journées d’action, nous les devons à toutes celles et à tous ceux –autorités, organisations, bénévoles – qui les ont organisées, ainsi qu’à toutes les participantes et participants. Leur engagement, leur collaboration, leur confiance mutuelle reflètent l’enjeu de la manifestation: montrer concrètement ce que signifie l’inclusion et comment elle se vit au quotidien.
J’aimerais donc commencer par remercier vous toutes et tous pour avoir rendu cet événement possible.
Meine Damen und Herren,
Eine inklusive Schweiz ist möglich!
Die Aktionstage haben gezeigt, was Menschen mit Behinderungen wichtig ist und wo ihre legitimen Ansprüche und die Realität noch auseinanderklaffe.
Die Aktionstage haben uns somit vor Augen geführt, was noch zu tun ist. Sie haben aber auch gezeigt, wie viel Offenheit und gegenseitiges Interesse bewirken können. Und ich wünsche mir sehr, dass diese Offenheit und Zugewandtheit uns auch in Zukunft erhalten bleiben!
Cette manifestation est née d’une volonté de célébrer deux anniversaires:
- les 20 ans de la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées et
- les 10 ans de la ratification par la Suisse de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées.
Deux étapes capitales sur le chemin de l’inclusion.
Mais les Journées d’action ont aussi été l’occasion de faire un état des lieux critique.
Où en est la Suisse en matière de droits pour les personnes handicapées? Pouvons-nous nous contenter de ce qui a été atteint ces 20 dernières années?
C’est un fait: même si des progrès ont été réalisés, de nombreuses personnes en situation de handicap perdent patience et exigent que nous en fassions davantage pour leur garantir une égalité de traitement, que ce soit au travail, dans les transports publics ou en matière de logement.
Et je les comprends! L’égalité et l’inclusion ne sont pas que des slogans. Elles engagent la responsabilité des institutions et des autorités politiques. Des autorités qui ne restent pas les bras croisés. Les choses bougent, notamment du côté des cantons. Bon nombre d’entre eux se sont dotés d’une loi sur le handicap, ont promulgué des mesures pour promouvoir l’autodétermination dans le logement, ont lancé des plans d’action et créé des services spécialisés.
Notre ambition est désormais de concrétiser ce changement de paradigme, tel qu’il est inscrit dans la convention des Nations unies. Et ici, le canton qui nous accueille aujourd’hui peut être cité en exemple. En renforçant les droits politiques des personnes handicapées, le Canton de Genève a provoqué une discussion essentielle et je saisis très volontiers l’occasion de le remercier pour sa proactivité.
Der Bundesrat hat Ende 2023 die Schwerpunkte für die Behindertenpolitik der kommenden Jahre festgelegt. Er hat vier Bereiche benannt, in denen er den grössten Handlungsbedarf auf Bundesebene sieht: bei der Arbeit, bei Dienstleistungen, beim Wohnen und bei der Partizipation. Hier will der Bundesrat konkrete Verbesserungen für den Alltag von Menschen mit Behinderungen anstossen.
Ein wichtiges Element dieses Pakets ist eine Teilrevision des Behindertengleichstellungsgesetzes.
Das aktuelle Gesetz sieht vor allem Verbesserungen bei der Zugänglichkeit vor. Doch gerade bei der Gleichstellung in der Arbeit und beim Zugang zu Dienstleistungen hat sich in den letzten zwanzig Jahren wenig bewegt, zu wenig.
Damals ging man davon aus, dass es reicht, wenn der Bund als Arbeitgeber und als Anbieter von Dienstleistungen als Vorbild vorangeht. Diese Hoffnung hat sich nur sehr beschränkt erfüllt.
Um nur ein Beispiel zu geben: Heute sind 60% der Apps für Menschen mit Behinderungen ungenügend zugänglich. Das darf nicht sein! Der Bundesrat schlägt daher vor, auch private Arbeitgeber und Dienstleisterinnen dazu zu verpflichten, Benachteiligungen von Menschen mit Behinderungen abzubauen.
Die Vernehmlassung zur Teilrevision des BehiG ging Anfang April zu Ende. Nicht überraschend gehen die Stellungnahmen weit auseinander. Während den einen die Vorschläge viel zu wenig weit gehen, gehen sie anderen viel zu weit.
In einem Punkt hingegen waren sich praktisch alle einig: Darin, dass es weitere Schritte für die Gleichstellung von Menschen mit Behinderungen braucht! Das ist bereits ein wichtiges Signal!
Mesdames, Messieurs,
La révision de la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées n’est pas la seule mesure qui a été prise. Les quatre programmes prioritaires lancés en parallèle par le Conseil fédéral sont autant d’autres d’étapes majeures. Non seulement ces programmes soutiennent la révision de la loi, en montrant où et comment supprimer les inégalités. Mais ils permettent aussi
- de coordonner les nombreuses initiatives prises par la Confédération, les cantons et la société civile dans les domaines concernés,
- et de chercher ensemble des solutions pour renforcer les droits des personnes handicapées.
Quant à l’initiative populaire pour l’inclusion, lancée l’an dernier, elle nous engage à mener d’autres réflexions que j’exposerai au Conseil fédéral lorsque l’initiative aura abouti.
L’ensemble de ces objets politiques démontre à quel point l’envie d’avancer et de progresser est présente: il y a en Suisse, j’en suis persuadée, une majorité qui reconnaît le besoin d’en faire davantage en faveur de l’égalité des personnes en situation de handicap.
Il s’agit maintenant de passer à l’offensive et de concrétiser cette volonté! Je m’y engagerai avec force mais j’aurai besoin de vous, tant la politique du handicap dépend étroitement des cantons et des communes.
Ces 30 derniers jours, nous avons reçu de nombreuses suggestions. Elles sont autant de motivations et de bonnes raisons de continuer à s’engager pour l’égalité des personnes handicapées; autant que le magnifique élan issu de ces journées d’action.
Ich danke Ihnen allen für das rund um die Aktionstage Geleistete. Und ich wünsche uns allen, dass wir diese positive Energie und diese Einstellung auf den weiteren Weg in die Zukunft Inklusion mitnehmen.
Je vous remercie.
Et Malick Reinhard de mettre un point final à cet intense mois d’action:
Pour conclure cette cérémonie, je vous invite toutes et tous à nous rejoindre pour un vin d’honneur qui se tiendra dans le hall principal. Ce sera l’occasion de poursuivre nos échanges de manière plus informelle et de célébrer ensemble le succès de ces Journées nationales d’action.
Merci encore pour votre attention, et au plaisir de vous retrouver lors du vin d’honneur. Prenez soin de vous!